La philosophie de l'échange, voire la philosophie tout court, trait
essentiel des Lumières, gagne ses lettres de noblesse dans les « salons »
parisiens, imités en province et à l’étranger, lieux de conversation où
triomphe tout un art de vivre, voire un art de la parole. Notons au
passage que les contemporains utilisent rarement le terme « salon »,
mais plutôt maison, société, compagnie ou dîner.
En 1717,
Voltaire fut arrêté et envoyé à la Bastille pour offenses envers le
régent, Philippe II d'Orléans. Il fut libéré onze mois plus tard quand
il fut établi qu'il avait été accusé faussement. Pendant son
emprisonnement, il écrivit sa première pièce, "Œdipe", qui lui acquit
beaucoup d'estime quand elle fut jouée à sa sortie de prison. Voltaire
continua à écrire pour le théâtre et croyait qu'il pourrait gagner à la
fois gloire et richesse dans la carrière qu'il avait choisie.
Voltaire ne cessera de lutter contre la religion, qui est à ses yeux
aliénation et servitude. Sa laïcité militante le portera à une attaque
permanente contre l’Église, contre le cléricalisme, qui oppriment
l’individu, multiplient les contraintes et d’après lui font la loi dans
la société du 18ème siècle. « On entend aujourd’hui par fanatisme une
folie religieuse, sombre et cruelle. C’est une maladie qui se gagne
comme la petite vérole. » Face à ce qu’il appelle ainsi le fanatisme,
Voltaire prêche la tolérance et le relativisme.